La production de Stéphanie Béliveau participe de ce que Catherine Grenier a nommé, pour aborder un pan substantiel de la pratique de l’art moderne et de l’art contemporain, la «connaissance pathétique 1». Dans la lignée de l’expressionnisme, se risquant sur le plan des affects et apte à susciter des émotions vives, le travail de Béliveau est sans conteste à classer du côté du pathos et, certainement, de l’intime. L’idée d’une sourde souffrance affleure à la surface des tableaux muets et mélancoliques de l’artiste. Ce tourment est inscrit dans une matérialité exacerbée qui, paradoxalement, signale que l’affliction est néanmoins prise en charge.
Premiers souliers, 1993
Carton, suède, papier sablé, lacets, fils de poils de chèvre, médium acrylique,
27 x 16 x 8 cm
Exposition Sur la terre battue, Complexe du Canal Lachine