Il faut nous préparer à affronter ça. Comme on attend une claque sur la gueule ou qu’on fume sa dernière cigarette. Pour être absolument certaine de ne pas ouvrir les valves ou les poignets pour rien. Suspendue au cœur de toutes les choses, avalée par ce qui nous constitue. Nous sentir à notre place écrasée, écartelée, brûlée vive, piétinée, piégée, emmurée, mais exactement là exactement là où il le faut. Ça pourrait être pire en fait. On pourrait être seule, mal à l’aise, inconfortable. On pourrait longer les murs. Être muettes plutôt que bâillonnées.
La Victoire, 1993
Technique mixte sur toile, 223 x 145 cm
Exposition Sur la terre battue, Complexe du Canal Lachine